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Essais de la chambre d'agriculture Des taillis de mûrier blanc à pâturer ou ensiler

Au Gaec Authier, ce taillis de murier blanc fournit trois ou quatre paturages aux vaches allaitantes.

La chambre d'agriculture de l'Ariège teste plusieurs solutions pour intégrer des arbres dans les ressources fourragères.

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« Le mûrier blanc résiste bien à la chaleur. Alors que la croissance de l'herbe s'arrête à 25°C, celle du mûrier se poursuit jusqu'à 38°C et ne fléchit qu'en fin d'été ou en début d'automne. Ces arbres fournissent ainsi une ressource complémentaire bienvenue pour s'adapter au réchauffement », explique Nelson Guichet, conseiller forestier à la chambre d'agriculture de l'Ariège.

Dans le cadre du programme Agrosyl, un essai a été mis en place en 2017 au Gaec Authier à Mirepoix. Sur 22 ares, 5 000 plants ont été installés en lignes espacées de 80 cm. « La croissance du mûrier blanc est rapide. En trois ans, dans ces limons profonds, les racines étaient déjà descendues à 1,5 m », note-t-il.

Même si le feuillage des arbres paraît abondant, il faut attendre trois ans avant de commencer à le récolter afin que les arbres aient du temps de bien s'enraciner et de constituer des réserves. Après une coupe d'uniformisation à 40 cm de haut, ceux-ci émettent de nombreux rameaux qui peuvent être pâturés, ensilés ou fauchés à la barre de coupe pour être distribués en vert.

© Chambre d'agriculture de l'Ariège - Dans 'lAriège, la chambre d'agriculture mène des essais de semis de murier avec deux éleveurs.

Ces rameaux non lignifiés sont très appétents pour les vaches, les brebis et les chèvres. Avec une teneur en matières azotées totales de 16 à 18  % et une digestibilité de 78 à 82  %, leur valeur alimentaire est proche de celle de la luzerne. « Des essais réalisés à la ferme expérimentale caprine du Pradel, en Ardèche, ont montré que ce fourrage permettait d'augmenter la production de lait et le taux butyreux », relève-t-il.

Trois à quatre coupes par an

Le mûrier a une bonne capacité de repousse. « Quelques jours après un pâturage, les bourgeons dormants commencent déjà à redémarrer », observe Nelson Guichet. Au Gaec Authier, la parcelle de mûriers fournit ainsi trois à quatre pâturages de deux jours entre juin et octobre.

Dans trois autres plantations réalisées en 2021, l'utilisation sera différente. Chez un éleveur en coteau, des mûriers fourniront aux brebis un pâturage à la descente de l'estive. En plaine, un autre éleveur a planté une haie de mûrier dans chaque paddock. Les vaches allaitantes pourront ainsi pâturer une demi-journée de plus par paddock. Des éleveurs de chèvres angora, eux, prévoient d'enrichir la ration avec ce fourrage afin d'améliorer la qualité de la toison.

Au Gaec Authier, avec 22 700 plants/ha, le coût d'implantation main d'oeuvre comprise atteint 20 000 €/ha pour une utilisation de trente ans. « Afin de réduire ce coût, on peut jouer sur la densité de plantation. Dans un autre essai à 10 000 plants/ha, nous avons obtenu une production pratiquement équivalente à celle du Gaec », note-t-il.

Grouper les commandes de plants permet de négocier de meilleurs prix. « En 2021, nous avons ainsi obtenu un tarif de 0,45 €/plant », précise-t-il. Par contre, mieux vaut ne pas chercher à faire d'économies sur la préparation du sol ni sur les amendements. Sinon la croissance des arbres serait fortement pénalisée.

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